Les Ludopathes nantais

[Memoire 44] Campagne de Russie 2ème Partie

Parlons-en ...   -   par Tibor_fr   -   826 Vues

Suite de notre passionnante campagne de Russie, Paul et moi, sur l’excellentissime Memoire 44. Pour rappel, la semaine dernière, nous n’avions pu jouer que le premier scénario, Raseiniai, correspondant au Front Nord de l’Opération Barbarossa. Paul l’avait remporté assez nettement (7 à 4) malgré une résistance tenace de ma part et un score serré à l’avant dernier tour (5 à 4 pour moi).

Hier soir, avait lieu notre deuxième session. Et celle-ci fut beaucoup plus productive que la première avec pas moins de 4 scénarios joués ! Elle a ainsi vu le Front Nord et Centre se terminer tandis que le Sud était à peine entammé (1 scénario sur 2). Là encore, la bataille a été disputée et bien malin celui que pourrait deviner le nom du vainqueur à ce stade de la campagne. La semaine prochaine, nous terminerons le Front Sud avant d’attaquer la phase 2, sensée refleter le ralentissement de l’offensive allemande et les premières contre-attaques russes à partir de septembre 1941.

Mais trêve de blabla... Place au compte-rendu !

Barbarossa, Front Nord, Tête de Pont de la Velikaïa, Juillet 1941


Lettre du Colonel Tiborosvky, commandant de la 27ème Armée, à sa femme

Ma douce Petrova, je te conjure de quitter au plus vite Leningrad et d’aller te réfugier chez tes parents, à Kostroma. Les Allemands nous sont tombés dessus dans l’après-midi et il n’y a guère plus d’espoir. Le Général Yeremenko nous avait ordonné de les repousser au delà de la Velikaïa ! Je n’avais même pas fini de ranger mon bivouac que les premiers obus pleuvaient tout autour de nous. Leur attaque a été si soudaine, si rapide qu’on aurait dit qu’ils étaient des millions en face ! A gauche, à droite, au centre ! Ils nous ont enfoncés partout. Nous avons bien tenté de résister mais c’était à croire qu’ils avaient toujours un coup d’avance sur nous ! C’est à peine si j’ai pu profiter de leur retraite tactique au centre, pour regrouper suffisament de soldats et tenter une contre-attaque. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour abattre la 43ème PanzerDivisionen mais nous avons ensuite essuyé l’enfer ! Les balles sifflaient, les corps tombaient tout autour. Moi-même, j’ai été blessé à l’épaule mais rassure-toi, rien de grave.

Fuit, je t’en supplie ! Crois-moi : ce n’est pas une armée que nous avons en face mais des surhommes ! Personne ne peut-être aussi rapide et efficace... La route vers Leningrad leur est ouverte et il sera difficile de les arrêter. Fuit !

Je t’aime

Ton Tendre Tiborovsky

Score Final : Allemand : 6 / Russe : 1 (Aucun Objectif conquis)

Ce qui s’est réellement passé :

Après la prise de Raseiniai, les Panzers du Groupe d’armées Nord menés par Hoepner ne tardèrent pas à établir des têtes de pont au-delà de la Dvina. Leningrad était alors théoriquement sans défense, mais von Leeb pécha par excès de prudence en ordonnant à Hoepner de stopper sa progression. L’offensive reprit 6 jours plus tard, mais les Russes avaient eu le temps de réorganiser leurs défenses à Leningrad et sur l’ensemble du front Nord-Ouest. Le 4 juillet, la 1ère Division Blindée allemande s’empara d’Ostrov, une ville située sur la rivière Velikaïa. Immédiatement, les forces russes de la 27e Armée lancèrent une contre-attaque décisisive contre la tête de pont, soutenue par l’aviation. Les Allemands subirent des pertes. Cependant, le 11 juillet, les unités de l’Armée Rouge épuisées ne furent plus en mesure de s’opposer aux Panzers, lesquels reprirent leur progression dès le lendemain.

Barbarossa, Front Centre, Bataille de la Rivière Bug, 22 Juin 1941


Rapport du Général d’Armée Titinov, affecté au Front Centre, au premier secrétaire du Parti

Victoire, Camarade Staline !

Vos valeureux soldats ont réussit l’impossible : résister et même repousser les troupes de l’armée allemande, réputée la meilleure du monde.

La traversée en caneau de leur infanterie et de leurs chars sur la Rivière Bug aurait pu nous prendre par surprise. Il n’en fut rien ! Nos positions défensives, des chars entérés, ont su dans un premier temps donner du fil à retordre à nos ennemis, affaiblissant ou abattant tout ce que l’Allemand avait à nous envoyer.

Leur resistance héroïque laissa le temps à nos renforts, arrivés par train de se déployer et de se préparer à l’attaque principale. Celle-ci fut longue à se dessiner mais vint finalement nous frapper de plein fouet : nos positions défensives furent anéantis et, avec elles, la 91ème Division. Les Allemands, aveuglés par leur victoire, se jetèrent ensuite contre la ville de Matykaky. Nos troupes ne leur firent pas de quartier ! La bataille a duré jusqu’au soir mais quand le Soleil s’est finalement couché à l’horizon, les troupes du sanguinaire Hitler disparaissaient sous nos ombres imposantes tandis que nos hommes rougeoyaient de ses rayons obliques et du sang vermeille de nos ennemis.

Vive la Mère Patrie !

Score final : Allemand : 3 / Russe : 5

Ce qui s’est réellement passé :

Le 22 juin 1941, la 18e Division Panzer réussit un assaut inhabituel pour traverser la rivière Bug. Inhabituel en ce sens que la première vague d’infanterie, montée dans des bateaux d’assaut "Sturmboot", fut suivie par des antichars et de l’artillerie posés sur des canots gonflables pontés. Puis suivie par 80 chars rendus étanches, à l’origine pour l’Opération Sealion, qui traversèrent lentement mais avec succès le lit de la rivière Bug.

Les Russes défendant la zone appartenaient au 62e District Fortifié qui occupait quelques positions préparées, y compris des tourelles de chars enterrées, et avaient un appui limité.

Après le Blitz allemand initial, l’infanterie et les chars vinrent rapidement à bout des défenseurs russes.

Barbarossa, Front Centre, Bataille de Smolensk, Juillet 1941

Article paru dans l’édition du 30 juillet de la Pravda

Les Traitres du IIIe Reich ont encore mordu la poussière !

Nos valeureuses troupes ont porté un coup fatal à l’offensive allemande au niveau de Smolensk. En effet, la vallée du Dniepr a hier été le spectacle d’une bataille titanesque entre un rassemblement mixte de nos différents corps d’armées et le gros des forces allemandes. A l’initiative du Général Titinov, nos soldats ont opérés une vaste retraite stratégique pour se retrancher autour de la ville de Smolensk. Là, elles ont brisé les multiples attaques ennemies et attendu des renforts arrivés de Moscou en train, contraignant les Allemands à battre une première fois en retraite.

Une véritable guerre de position s’est alors engagé pendant de longs jours. Titinov et Joukov utilisèrent ce répis pour monter une contre-offensive sur le flanc droit en profitant du fait qu’en face, ce coté était défendu par des unités décimées. L’attaque décima l’opposition adverse, au point de contraindre les Allemands à opérer une retraite définitive ! Les premiers chiffres parlent ainsi de plus de 250 000 morts et prisonniers dans leurs rangs ! Une victoire décisive s’il en est.

Cette bataille remportée grâce au courage et à la qualité de notre armée est un coup dur porté à l’ennemi. Hitler risque de devoir repenser totalement sa stratégie d’invasion et il est acquis que Moscou est désormais hors d’atteinte !

Score final : Allemand : 4 / Russe : 5

Ce qui s’est réellement passé :

En avançant vers Smolensk, le Groupe d’armées Centre avait provoqué la déroute de trois armées russes . Tentant désespérément de résister, les Soviétiques espéraient arrêter la poussée allemande vers Moscou en bloquant leur ennemi sur la Desna et le Dniepr. Les forces russes du front ouest (Timochenko), du front de réserve (Joukov), du front central (Kouznetov) et du front de Briansk (Yeremenko) se rassemblèrent pour essayer de tenir la position le long de ces fleuves.

Smolensk tomba le 16 juillet, mais plusieurs contre-attaques soviétiques furent lancées. Les Russes parvinrent même à briser temporairement l’encerclement des Allemands et purent évacuer des troupes en dehors de la poche de Smolensk. Plus à l’est, les lignes de défense furent renforcées, empêchant les Allemands de poursuivre leur tactique de la Blitzkrieg. Finalement, les pertes allemandes allaient s’élever à plus de 250 000 hommes. Smolensk fut progressivement détruite par les raids aériens des Soviétiques, déterminés à raser la ville, et avec elle, les Allemands qui l’occupaient. Hitler choisit ensuite d’attaquer vers Kiev et les régions pétrolifères du sud avec les blindés du Groupe d’armées Centre. Cette opération lui permit de capturer près de 600 000 prisonniers, mais ce fut aussi l’erreur (un miracle, du point de vue des généraux soviétiques) qui sauva la ville de Moscou !

Barbarossa, Front Sud, Bataille de Brody, 28 Juin 1941


Journal de bord du Général Kharkov, Général en Chef des Armées du Sud

28 juin 1941 : il est des hommes qui peuvent changer le cours d’une bataille voir d’une guerre. Der Panzergraf est de ceux-là ! En ordonnant à ses troupes en sous-nombre d’attaquer au lieu de se retrancher tranquillement, il a pris un risque énorme. N’importe quel tacticien qui se respecte, moi le premier, l’aurait traité de fou. Et pourtant, sa manoeuvre nous a totalement pris au dépourvu et, avec le recul, m’a certainement fait me précipiter.

Tout avait pourtant bien commencé : mon flanc gauche enfonçait leurs défenses, massacrait deux de leurs division d’infanterie tandis que mon centre se préparait à un assaut massif. Mais leur manoeuvre a pris de court mon flanc droit, peu protégé et celui-ci s’est rapidement fait balayé. Malgré tout, ma victoire ne faisait aucun doute : une vaste offensive était amorcée et devait, à terme, écraser ce qui restait de leur flanc droit, contourner leur centre et prendre Dubno, mon objectif. La lenteur de cet incapable de Commissaire Politique et, surtout le courage de Der Panzergraf, ont transformé un triomphe annoncé en défaite amère !

Qui aurais pu croire que le fou, accompagné des quelques centaines de survivants de sa Division, tenterait de s’infiltrer dans mes lignes pour frapper mes arrières et mes troupes affaiblies par l’ampleur des combats ? Une charge héroïque, je dois le reconnaitre ! N’as-t-il pas lui-même placé une bombe sous un de mes chers T-34 ?

Il est des hommes qui peuvent changer le cours d’une bataille. Der Panzergraf est définitivement de ceux-là !

Score final : Allemand : 5 / Russe : 2

Ce qui s’est réellement passé :

Dès les premiers jours de l’Opération Barbarossa, la 1re Panzerarmee menaçait d’encercler de nombreuses troupes soviétiques dans une vaste poche de la région d’Ouman. Les Russes mirent sur pied une contre-attaque de grande envergure visant à prendre en tenaille les forces blindées allemandes de la tête de l’armée. S’ensuivit la plus grande bataille de chars de l’histoire, du moins jusqu’à Koursk en 1943. Forts de plus d’un millier de tanks, dont leurs redoutables T-34, les Russes combattirent bravement. Juchés sur des camions, les fantassins russes chargaient les Allemands tout en leur tirant dessus. Cependant, le commandement russe ne se montra pas à la hauteur, et après quatre jours de combat, les Soviétiques furent repoussés. Les deux pinces de la tenaille, qui devaient se rejoindre à Doubno, ne se rencontrèrent jamais. Un Kampfgruppe de la 16e Division blindée commandé par le major Hyazinth Graf (Comte) Strachwitz se heurta à un groupe de combat mené par le Commissaire de brigade N.K.Popel, du VIIIe Corps mécanisé. Der Panzergraf (le Comte des Panzers) était un homme charismatique, dont la carrière était sans égale : il était respecté par ses subordonnés et sa simple présence suffisait à donner du courage aux fantassins allemands.

La suite, au prochain numéro !

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